La dysplasie coxo-fémorale (hanche)
Dépistage radiographie de la dysplasie coxo-fémorale (hanche) :
Il s'agit d'un dépistage obligatoire à effectuer une seule fois sous sédation. La radiographie est interprétée par un lecteur habilité par notre club de race et la scc, pour le siberian husky (Prof Genevois), qui attribue une seule lettre correspondant à la qualification internationale de la hanche la plus mal cotée.
A : aucun signe de dysplasie coxo-fémorale
B : état sensiblement normal
C : dysplasie coxo-fémorale légère (ne doit reproduire qu'avec un chien A)
D : dysplasie coxo-fémorale moyenne (ne doit pas reproduire)
E : dysplasie coxo-fémorale sévère (ne doit pas reproduire)
A retenir :
La dysplasie de la hanche est un développement anormal des articulations des hanches et repose généralementsur une base génétique. Un arsenal thérapeutique est disponible afin de gérer temporairement la douleur associée aux articulations des hanches. La chirurgie est néanmoins souvent nécessaire. La résection de la tête et du col fémoraux est généralement réservée aux patients de petite taille ; la triple ostéotomie du bassin est indiquée sur les animaux en croissance présentant peu de modifications arthrosiques ; la prothèse totale de hanche est une intervention de sauvetage utilisée chez les chiens de grande race.
Introduction :
La dysplasie coxo-fémorale (dysplasie de la hanche) est due à un développement anormal de la hanche lors de la croissance. La tête fémorale et le cotyle ne s’articulent pas correctement. La dysplasie de la hanche engendre une laxité de l’articulation de la hanche. La tête fémorale et le cotyle (cavité articulaire) se déforment en s’aplatissant. De l’arthrose apparait sur l’articulation et est source de douleurs.
L’hérédité est un facteur majeur de dysplasie. Il peut arriver que les parents soient néanmoins indemnes de dysplasie, mais ils possèdent alors tout de même des gênes de la maladie.
Les chiens montrent les signes de dysplasie de la hanche dès l’âge de 4 mois, mais le diagnostic est plus souvent réalisé vers 8 à 12 mois. Un diagnostic peut être porté vers l'âge de 6 mois. Vers 12 mois il est souvent trop tard pour traiter efficacement une dysplasie, bien que la radio officielle de dépistage se fasse à cet âge !
L’intolérance à l’exercice, une démarche chaloupée, les sauts de lapin, la difficulté à se lever après un repos, une boiterie sur un postérieur, et parfois des cris de douleur sont des signes évocateurs caractéristiques.
Traitements :
Une multitude de médicaments, notamment les anti-inflammatoires, est disponible pour le traitement symptomatique des douleurs. Si les médicaments administrés sont inefficaces, la chirurgie sera alors nécessaire.
Trois interventions différentes peuvent être proposées.
Si l'animal ne présente pas d’arthrose, une intervention reconstructrice (triple ostéotomie du bassin) peut être réalisée afin permettre un meilleur recouvrement de la tête fémorale.
Si l'animal présente déjà de l’arthrose, une ou deux interventions peuvent être proposées : résection de la tête et du col fémoral et prothèse totale de hanche. La résection de la tête et du col fémoral consiste en la section et le retrait du col et de la tête du fémur de sorte qu’ils ne frottent pas contre l’acétabulum. Dans ce cas, l’organisme forme une fausse articulation et la douleur est soulagée. Cette intervention est recommandée pour les chats et les chiens de petit et moyen format.
La prothèse totale de hanche est indiquée pour les chiens de races grandes et géantes. Cette technique implique le remplacement de l’acétabulum par une cupule plastique et la substitution de la tête fémorale par un implant métallique.
Traitements médicaux :
Exercice physique contrôlé.
Pourvoir un couchage chaud et doux.
Eviter les sols en ciment.
Utiliser les médicaments prescrits.
Taux de succès des chirurgies :
La prothèse de hanche est un succès dans plus de 90% des cas. Chez les chiens de grande race, la résection de la tête et des hanches ne permet pas un retour à la normale, mais permet de réduire significativement la douleur ressentie par l’animal. Les chats et petits chiens s’en accommodent très bien. La triple ostéotomie du bassin est un succès dans 90% des cas, mais il est possible que de l’arthrose apparaisse avec l’âge et tous les animaux dysplasiques ne sont pas des candidats à la triple ostéotomie.
Complications possibles :
Prothèse totale de hanche :
L’infection sur le site chirurgical peut survenir tôt après la chirurgie ou des mois ou des années plus tard. Si votre animal s’infecte après une prothèse totale de hanche, les implants doivent être retirés. Pour l’éviter, des antibiotiques doivent être administrés avant et après toute opération ou intervention dentaire. Cela permet d’éviter la libération bactérienne et contamination du ciment par voie sanguine. Suite à la prothèse de hanche, le matériel peut bouger en cas d’activité trop importante durant la phase de cicatrisation, nécessitant une nouvelle intervention chirurgicale.
Résection de la tête et du col fémoraux :
L’infection est possible mais peu fréquente. Si la remise en activité n’est pas suffisante, une ankylose peut survenir et la nouvelle articulation se former incorrectement, résultant en un mauvais résultat de l’intervention. La rééducation est ainsi essentielle.
Triple ostéotomie du bassin :
L’infection est possible mais peu fréquente. Si votre animal est trop actif durant le premier mois post-opératoire, le matériel peut bouger et lâcher. De l’arthrose se développe chez la plupart des chiens, mais n’engendre pas de boiterie ou de douleur. En cas d’arthrose sévère, la prothèse totale de hanche devient nécessaire.